vendredi 22 août 2014

JETHRO TULL - This was - 1968

Chronique de l'album de JETHRO TULL - This was - 1968

En 1968, le blues bat son plein. De nombreux groupes font surface avec ce style de musique et souhaitent devenir célèbres. C'est le cas de Jethro Tull, qui sort son premier album cette année là.
L'originalité de ce groupe va venir essentiellement de son chanteur flûtiste, Ian Anderson, qui se tient sur une jambe en jouant de la flûte traversière (c'est parce que la scène du Marquee à Londres était trop petite qu'il se tenait ainsi). Il est aussi son principal compositeur, même si sur ce premier album, le guitariste Mick Abrahams participe à la composition de deux chansons.
C'est donc un album qui vogue sur la vague du moment, et qui ne reflète pas la suite de la carrière du groupe.
Cela dit, c'est quand même un bon album, de blues certes, mais avec quelques trouvailles originales.
Mais Jethro Tull sera largement meilleur par la suite, et ce dès l'album suivant.
En attendant, comme le dit Ian Anderson sur la pochette, voilà ce à quoi ressemblait Jethro Tull en 1968 !
Quand à la pochette, je la trouve originale, avec les membres du groupe grimés en petits vieux et tous ces chiens affalés.

3,5 étoiles pour "This was", un bon album de blues avec ses bons et ses mauvais moments. La suite sera largement meilleure !

1. My sunday feeling : D'entrée, le décor est posé. Intro à la flûte et blues endiablé, original cela dit, même si ce n'est pas le meilleur morceau de l'album. J'aime bien ce titre malgré tout, que je trouve bien équilibré et entraînant.

2. Someday the sun won't shine for you : ***** Un blues un peu plus conventionnel, sans batterie et avec harmonica. Ce morceau ressemble fortement à "Key to the highway", standard de blues notamment enregistré par Big Bill Broonzy, un grand bluesman des années 50. C'est un des meilleurs morceaux de l'album, Ian Anderson fait deux voix sur la guitare de Mick Abrahams, et s'occupe de l'harmonica. Je me suis amusé à en faire une reprise, je m'étais bien éclaté à le faire, car pour moi c'est l'archétype du morceau de blues cool à la guitare.

3. Beggar's farm***** C'est le meilleur morceau de l'album, le plus innovateur à mon sens, et le plus pêchu. Les parties de flûtes sont fantastiques (ah ce solo à la fin : wow!!!), et la nonchalance du chant va à merveille. Le solo de guitare au milieu du morceau est classique mais efficace. C'est le seul de cet album à être crédité "Abrahams/Anderson" pour la composition.

4. Move on alone***** Autre merveille de l'album, cette fois-ci composée et chantée uniquement par Mick Abrahams. Chanson avec un rythme original, il y joue de la guitare 9 cordes, et David Palmer (déjà présent !) arrange les cuivres sur ce titre. C'est vraiment une très bonne chanson, qui colle aux années 60, et qui donne la pêche.

5. Serenade to a cuckoo : Ce titre jazz détonne un peu avec le reste de l'album, mais Ian Anderson dit avoir débuté la flûte sur ce morceau composé par Roland Kirk, à qui il a d'ailleurs piqué la façon de souffler comme un dingue dans sa flûte ! Ce n'est pas un morceau exceptionnel, et il est un peu à part dans la discographie du Tull, mais il se laisse écouter.

6. Dharma for one : Globalement, c'est un bon morceau, mais je n'ai jamais été fan des solos de batterie. Cela dit, ce solo de Clive Bunker est très bien exécuté et est original. Le morceau commence par une longue mélodie à la flûte, puis quelques notes de "claghorn" avant d'entamer le solo de batterie proprement dit. Retour au claghorn, avec un bon appui de la basse, puis un petit solo de guitare termine le tout. La version en concert sur l'album "Living in the past" comporte des paroles après le solo de batterie et apporte une autre dimension à la chanson.

7. It's breaking me up : C'est du blues pur cru, un peu lourdingue car très lent, avec l'harmonica en guest star. C'est le type de blues auquel je n'accroche pas, trop basique à mon goût et donc sans originalité.

8. Cat's squirrel : Sur l'album, il est mentionné que cette reprise est sur l'album parce que les gens l'aiment. Et bien moi, je ne l'aime pas, ce titre, mais alors pas du tout. C'est du blues, ça on est d'accord, mais tout ce que je n'aime pas du blues, lourdingue comme le titre précédent même si plus rapide, et surtout très répétitif. C'est Mick Abrahams qui est à l'oeuvre ici et Ian Anderson n'a pas son mot à dire, car il ne comporte aucune note de flûte ou d'harmonica. C'est du guitare-basse-batterie pur jus.

9. Song for Jeffrey : On revient à de meilleurs augures avec ce titre qui est paru en 45 tours, chanson dédiée à son ami et futur bassiste de Jethro Tull Jeffrey Hammond. Titre original, même s'il n'est pas exceptionnel, j'aime bien les mélodies du chant, de la flûte et de l'harmonica.

10. Round : Tout petit morceau d'une minute pour clore l'album, rien de bien folichon ici, si ce n'est que Ian Anderson est au piano et que ce titre est le seul à être crédité par tout le groupe.

* * *

Profitons de cette page pour s'attarder sur les titres qui ne sont pas sortis sur album mais qui datent de la même période 67/68 avec Mick Abrahams à la guitare :

1. Sunshine day : Si j'ai bien compris, c'est le tout premier 45 tours sorti sous le nom de Jethro Toe, en 1967. Ce n'est pas vraiment du blues, mais il me fait plus penser à du Byrds de la même période. Ce n'est pas un morceau désagréable mais il n'est pas très original, il faut le dire. Pas de flûte, mais la voix d'Anderson est déjà bien présente.

2. Aeroplane : C'était la face B de "Sunshine day" vu ci-dessus, et ce titre est bien meilleur ! Une intro à l'orgue, plus calme que la chanson précédente, sur fond de piano, qui fait très années 60. Pas de flûte non plus, mais un beau solo au clavecin, typique de l'époque (Kinks, Beatles...). Un bon morceau de pop music.

3. Blues for the 18th : Titre obscur des tout débuts de Jethro Tull, très pop également, assez calme, avec un piano en accompagnement et un arrangement de cuivres. C'est une gentille chanson, agréable, même si le son "date". Un petit solo d'orgue apporte sa touche "Moody Blues".

4. One for John Gee : On entre dans le jazz avec cet instrumental à la flûte, façon "Serenade to a cuckoo". Un petit solo à la guitare, sympa, puis la flûte revient, et c'est au tour de la basse de faire son petit solo. Très classique tout ça, mais ce n'est pas désagréable.

5. Stormy Monday blues : Titre enregistré aux John Peel sessions, du blues pur jus, et franchement pas très intéressant ni original. Il est paru sur "20 years of Jethro Tull" en 1988, mais date de 1968.

6. So much trouble : A nouveau du blues pour un titre qui me plait beaucoup plus que le précédent. Une mélodie originale, avec un bon jeu de guitare et une accroche à l'harmonica relativement simple. Titre assez rapide, mais sans batterie. Le morceau se termine par un solo d'harmonica endiablé, trèèèèès blues.

7. Love story : Chanson sortie uniquement en 45 tours fin 1968 (puis plus tard sur la compilation "Living in the past" en 1972), avec Mick Abrahams à la guitare. Du blues toujours, mais plus pop, du blues-pop pourrait-on dire. Un titre sympa mais sans être une tuerie.

8. Christmas song : Premier morceau folk de Ian Anderson, avec sa mandoline omniprésente. Des cordes viennent embellir le tout, ainsi que des roulements de caisse claire. Ian Anderson a une voix assez monocorde sur cette chanson, mais ça le fait, c'est assez original pour passer.

* * *

Au final, ils auraient presque pu faire un autre album avec tous ces "bonus tracks" ! Il doit y avoir un ou deux titres qui m'ont échappés issus de cette période, si quelqu'un en connaît d'autres, welcome !

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