dimanche 19 octobre 2014

STEVE HACKETT - Voyage of the acolyte - 1975

En 1975, j'avais 8 ans. Ca on s'en moque, mais Steve Hackett sortait son premier album solo, alors qu'il était encore dans Genesis, et ça c'était une très bonne nouvelle.
Certains le considèrent comme l'album perdu de Genesis. C'est vrai que trois musiciens du groupe jouent dessus, que "Star of Sirius" laisse présager "A trick of the tail", mais au delà de ça, nous avons là un album qui reflète bien les capacités guitaristiques de Steve Hackett, parfois trop effacé dans le groupe.
Sous une pochette magnifique, cet album que j'ai découvert en 1984 m'enchante toujours autant. La pochette, c'est sa compagne d'alors, Kim Poor, qui la signe, comme beaucoup des albums à venir d'ailleurs.
Le thème de l'album est le tarot, et chaque titre y fait référence.
Entrons maintenant dans le vif du sujet, et attribuons gaiement un 5 étoiles à cet album majeur de rock progressif des années 70.
1. Ace of wands : ***** Entrée tonitruante pour un titre énorme même s'il est brutal au départ. Cet instrumental est purement magique et les guitares électriques et acoustiques s'enchevêtrent avec les claviers de manière majestueuse. Le passage calme est d'une pure beauté, avec des synthès à la fête. Rien que pour ce titre, l'album vaut déjà le coup !!! En tout cas, voilà un titre qui aurait dû être sur un album de Genesis !!!

2. Hands of the priestess (part 1)***** Quelle beauté dans ce morceau instrumental où la guitare acoustique flirte avec la flûte traversière et les nappes de claviers. Un émerveillement !

3. A tower struck down : Titre étrange, à la fois "heavy" et inquiétant, qui tranche complètement avec le titre précédent. Ca reste malgré tout un très bon titre, un peu répétitif il est vrai, mais c'est l'effet escompté. Notons la version sur "Genesis Revisited II" en 2012 que je trouve moins intéressante. A 3mn17 une foule semble scander "Steve Hackett", et une explosion survient, avant un passage au mélotron très film d'horreur, superbe, et un arpège tout aussi inquiétant uniquement à la guitare électrique. Son frère John Hackett participe à la composition du morceau.

3. Hands of the priestess (part 2)***** Et voilà le merveilleux soulagement après l'ambiance lourde du précédent morceau. Quel enchantement ! Le hautbois est un instrument magnifique quand il est bien utilisé, c'est le cas ici. Et ces flûtes qui virevoltent à tout va ! Trop court (1mn34) !!!

4. The hermit***** Pour la première fois, nous entendons la voix de Steve Hackett sur ce titre acoustique avec un très bel arpège à la guitare, qu'un violoncelle vient parfois embellir encore, avec un superbe solo de hautbois en final. J'adore, tout simplement !

5. Star of Sirius***** On tourne le vinyle et voilà un titre progressif magistral, chanté cette fois-ci par Phil Collins. Ce titre aurait également pu figurer sur "A trick of the tail" tellement il sonne "Genesis". Le morceau commence doucement, à la guitare acoustique, arrive la voix, les voix devrais-je dire, pour un couplet très aérien. La batterie arrive et le rythme nous emballe dans un tourbillon magnifique pour le refrain. Les passages calmes et rapides alternent, et le final est éblouissant (ah ce solo de guitare électrique !!!).

6. The lovers : Petit passage calme à la guitare acoustique tout simple, qui tourne en bande à l'envers au milieu du morceau déjà très court. C'est pour mieux arriver au morceau suivant :

7. Shadow of the hierophant***** C'est le titre le plus long de l'album (11mn44) et un des plus réussis également. Composé avec Mike Rutherford, ce morceau est composé de deux parties principales, la partie chantée par Sally Oldfield, et le long instrumental répétitif avec cet arpège magique et cette ambiance tour à tour lourde et possédée.

* * *
Si avec ça je ne vous ai pas convaincu de la beauté de cet album ! Il faut dire que les albums suivants de Steve Hackett seront de plus en plus inégaux, il n'y a que cet album qui soit en tout point génial. Alors foncez ! Ecoutez-le !!!
En tout cas, Steve Hackett est et restera pour moi le meilleur guitariste au monde, même si sa discographie est en dent de scie.

samedi 4 octobre 2014

DAEVID ALLEN - Now is the happiest time of your life - 1977

Chronique de l'album de DAEVID ALLEN - Now is the happiest time of your life - 1977

Chef-d'oeuvre sous-estimé, ce troisième album de Daevid Allen est de loin le plus abouti et le plus puissant. Enregistré avec le groupe Euterpe à Majorque, c'est un disque assez acoustique, calme et rafraichissant, dans la suite logique de "Good morning" l'année précédente.
J'ai découvert cet album en 1986 quand j'étais encore à Avignon, sur un bout de cassette filé par un pote. A l'époque, cet album était difficile à trouver en vinyle. La pochette aurait pu être meilleure, comme celle de "Good morning", mais là nous avons le droit à une simple photo de Daevid Allen avec un doigt dans le nez et dans l'oreille.
Evidemment, 5 étoiles pour cet album magique du début à la fin.


1. Flamenco Zero : ***** C'est au flamenco que commence l'album, comme le titre l'indique, avec un morceau de guitare absolument sublime, joué par Juan Biblioni. Je ne suis pourtant pas un grand fan de ce type de musique, mais là, c'est du grand art. Je ne peux qu'applaudir !!!

2. Why do we treat ourselves like we do***** C'est tout bonnement le meilleur titre que Daevid Allen ait jamais composé, avec "You never blow your trip forever" sur "You". Ce titre en 6/8 est enchanteur, une mélodie magnifique, une guitare à tomber, des tablas virevoltants, le bonheur total !

3. Tally & Orlando meet the cockpot pixie : Le titre commence par la voix de Daevid Allen souhaitant raconter à ceux qui ne la connaissent pas l'histoire de la trilogie de Gong. C'est enregistré en public et on entend les gens rire. Daevid Allen dit au public de ne pas avoir peur, qu'il ne va pas les manger, puis une valse au synthé commence, lancinante, avec Daevid Allen qui commence un dialogue avec son tout jeune fils Orlando et raconte l'histoire de Gong, les Pot Head Pixies et les Flying Teapots. J'aime bien ce titre original, qui tranche avec le titre précédent. A la fin, la bande s'accélère et tout le monde dit "bye bye".

4. See you on the moontower***** Encore un titre magnifique de Daevid Allen, cette fois-ci à la guitare électrique, avec une batterie minimaliste et un chant rock. Le riff est simple mais ultra-efficace. Un violon vient embellir le tout. On entend à nouveau l'enfant chanter à la fin de ce titre.

5. Poet for sale : C'est le premier titre qui m'a plu sur l'album, avec cet arpège de guitare enjôleur. C'est une longue récitation d'un poème qu'il reprendra en beaucoup plus long sur "The death of rock" en 1982. Il s'énerve à la fin et on entend sa propre voix se dire à lui-même "eh mec, qu'est-ce qui t'arrive ?".

6. Crocodile nonsense poem : Ce poème chanté a cappella d'une petite minute a été enregistré en public. C'est marrant et original.

7. Only make love if you want to : Une nouvelle valse à la guitare acoustique avec des nappes de synthétiseur. Très belle chanson calme avec des paroles hippies en diable. C'est dans ce morceau que Daevid Allen chante le titre de l'album (ainsi que sur "Deya Goddess" d'ailleurs).

8. I am : Cette longue méditation instrumentale (11mn10) est le morceau qui ressemble le plus à Gong, avec cette ambiance spatiale et ses glissandos de guitare. Le titre commence pastoralement avec de nombreux bruitages (cloches, bruits d'animaux...) et puis on s'envole peu à peu pour des horizons aériens. Daevid Allen s'en servait apparemment pour ses méditations matinales. Au bout de la 9e minute, une harpe vient embellir le tout et lâcher l'auditeur dans un océan de coton.

9. Deya Goddess : Dernier titre acoustique de l'album, dédié à la déesse de la lune Diana. Egalement en 6/8 avec arpège de guitare acoustique et nappes de synthé, le couplet est assez monocorde, puis on change de tonalité où la mélodie s'envole. Un petit solo de flûte à bec, et le tabla arrive, comme sur le deuxième morceau de l'album, que ce titre rappelle. A la fin, Daevid Allen chante à nouveau ad lib "Now is the happiest time of your life".

* * *

En résumé, voici le meilleur album de Daevid Allen, sans contestation, un "must have" comme disent les anglais !

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