dimanche 24 août 2014

DAVID BOWIE - The man who sold the world - 1970

Chronique de l'album de DAVID BOWIE - The man who sold the world - 1970

Changement de cap pour David Bowie, qui rencontre Mick Ronson, guitariste exceptionnel. Ce dernier va apporter bien plus qu'un son de guitare électrique aux chansons de Bowie, il va carrément lui ouvrir la voie au Glam Rock et aux arrangements catchy.
Nous avons sur la platine un très bon album de Bowie, assez uniforme dans son ensemble, un son hard-rock et des vocaux allumés.
La pochette de mon vinyle acheté d'occasion en 1988 comportait la version noir et blanc avec Ziggy dessus. Bien sûr, la pochette originale est bien plus attrayante avec cet androgyne nonchalamment affalé sur un sofa.

4,5 étoiles, c'est le moins qu'on puisse mettre pour cet album de transition entre le folky "Space Oddity" et les deux merveilles qui vont suivre ("Hunky Dory" et "Ziggy Stardust").
4 titres sortent du lot, "All the madmen, "Black country rock", "Running gun blues" et "The man who sold the world", avec une petite préférence pour ce dernier.


1. The width of a circle : Bon ça commence mal, je n'accroche pas du tout à ce morceau. Je trouve le riff banal, et je trouve la chanson trop longue. Pourtant ce morceau est considéré comme un classique de Bowie, mais non, pour moi, la mayonnaise ne prend pas...

2. All the madmen : ***** La folie est au rendez-vous pour ce morceau composé pour son frère interné. Ce morceau commence à la guitare acoustique avec des flûtes flippantes et une cymbale allumée. Puis le refrain arrive et le hard-rock explose. C'est un des meilleurs morceaux de cet album, en tout cas un de ceux que je préfère. A écouter quand on va bien dans sa tête, cela dit :-)

3. Black country rock***** C'est le premier morceau que j'ai aimé de l'album. Encore un très bon morceau bien rock, avec un très bon refrain et de bonnes guitares.

4. After all : Voici un morceau plutôt folk, qui aurait pu figurer sur "Space Oddity", mais avec la folie en plus. Les choeurs "Oh by Jingo" sont à tomber, et la voix calme de Bowie est apaisante. Les arrangements sont très agréables et originaux.

5. Running gun blues***** Comme "All the madmen", ce titre commence par une guitare acoustique, mais en plus accrocheur, puis le hard-rock arrive, heavy et puissant. Encore un très bon morceau, assez flippant vu les paroles, mais avec un bon feeling.

6. Saviour machine : Le morceau commence par un fade-in rock, et le chant arrive, encore une fois complètement allumé. Le refrain est un peu "space", mais il y a de nombreux bons moments dans ce titre. On entend cependant des notes de synthé qui ont un peu mal vieilli.

7. She shook me cold : Du bon hard-rock, avec une intro accrocheuse de Mick Ronson. Les vocaux sont toujours superbes, et on a le droit à un solo de Ronson assez classique mais pêchu. Un morceau que ne renierait pas Deep Purple.

8. The man who sold the world***** Le sommet de l'album, ce titre a été repris par Nirvana dans les années 90 lors de leurs unplugged sessions. J'adore ce titre, somme toute assez simple, acompagné à la guitare acoustique, avec ce superbe gimmick à la guitare électrique. 'Oh no, not me, I never lost control, you're face to face with the man who sold the world"... Un refrain accrocheur, facile à se souvenir, particulièrement mémorable. Du pur Bowie !

9. Supermen : Le mythe de Superman ne sera pas abordé que dans ce titre (cf. "Oh you pretty things" dans l'album suivant), et ici, Bowie le traite de façon rock avec le grain de folie que l'on retrouve dans tout l'album. Intro habitée avec ces percus de toms tonitruantes et ces choeurs aériens. Sa voix est à la limite de la fausseté, on dirait qu'il va partir en live, c'est donc très puissant, on pourrait dire fou furieux. Voici un final qui clôt bien l'album et qui donne envie de réécouter ce disque ! Une version alternative existe avec guitare acoustique, beaucoup plus conventionnelle question instrumentation et vocaux.

* * *
En résumé, un album à ne pas négliger dans la carrière de Bowie, car même s'il n'a pas eu de succès commercial à sa sortie, il annonçait le meilleur à suivre.

* * *
J'en profite pour parler d'un titre datant de cette période :

1. Holy holy : Très bonne chanson de Bowie, rock à souhait, avec de bonnes guitares et une superbe mélodie. Je l'ai découvert pour la première fois sur une compilation "Rare recordings" datant des années 80. Ce titre est paru uniquement en 45 tours en 1971, étonnamment sans succès, en pleine époque Glam Rock, ce que ce titre évoque très fortement, car Bowie était très influencé par Marc Bolan à ce moment là.

2 commentaires:

  1. Au tout début de l'année 1970 Bowie fait la rencontre la plus importante de toute sa carrière en la personne de Mick Ronson.
    D'emblée Bowie est séduit. C'est vrai que Ronson, en plus d'être un guitariste doué, est aussi un arrangeur hors pair (les cordes sur "Life on Mars" en sont un parfait exemple). C'est lui qui va donner forme au chansons de Bowie et les habiller de façon unique. En ce sens il est un peu son Georges Martin.

    The man who sold the world est donc l'album qui scelle leur (fructueuse) collaboration.
    Dès les premières notes de The width of a circle le ton est donné. Du hard rock bien trempé.
    En effet, guitares saturées et gros riffs qui tachent sont le style qu'affectionne particulièrement Ronson, même s'il sait aussi se montrer fin et délicat.
    De son coté Bowie explore les thèmes qui vont devenir sa marque de fabrique.
    Science fiction (Saviour machine), schizophrénie (All the madmen), (homo)sexualité (The width of a circle, She shook me cold).

    Toutefois, bien que tout les morceaux de l'album soit de très bonne facture, aucun ne se détache réellement du lot, à part peut être le titre éponyme avec son style vaguement latino.
    The man who sold the world est plutôt un album à prendre dans son ensemble. C'est plus une ambiance qu'une suite de chansons. Mais cela n'enlève en rien au fait que l'on a affaire là à un Bowie de très bon cru.

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  2. Merci Theduddy67 pour ce complément très pointu ajouté à cette chronique.
    Je vois que nous avons le même avis sur cet album qui, même s'il n'est pas une référence dans le monde du rock, est un sacré pavé vers la gloire de l'artiste David Bowie.
    Je pense aussi que Mick Ronson est un peu le George Martin de Bowie, il le sera également pour Lou Reed une année plus tard, sur le sublime album "Transformer".

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